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TELE

Chaque histoire, chaque œuvre commence et se termine. Ainsi est fait l'incroyable fiction de la TGAD. Désormais elle travaille et fonctionne en plein régime. Elle distribue des belles histoires, fait travailler quelques internautes, connaît quelques ami(e)s et collectionneurs de ses objets. (lien vers listes de diffusion).
Comme, si vous avez tout lu, vous avez constaté le titre de la deuxième exposition à la galerie Brachot à Paris, était "début des travaux". La dernière, qui se tient encore, pendant qu'on écrit ses lignes se tient encore et jusqu'au 28 novembre 1998 à la Galerie Art : Concept. L'appellation de cette manifestation, malgré l'absence du titre sur le carton d'invitation, est

L'étage D : Défenses et Secrets, (En) fin des travaux.

Une dernière exposition avec des développement de concepts nouveau, testés en grandeur nature. Ou pour le dire autrement, mise en avant en prototype.
Ce type de constructions à l'échelle une, il n'y aura plus. Virtuellement, et spécialement ici sur ce site, grâce à vous, la TGAD continuera à se développer grâce à la nécessité et le sentiment de n'avoir jamais suffisamment corrigé toutes les erreurs, de rajouter les aspects oubliés (la crèche (pages spécial enfant), le divertissement du personnel et les visiteurs ( les pages jeux) et le manque de temps pour pouvoir mettre en ligne les documents fondateurs.

Procédons aussi précisément que possible pour analyser cette exposition. Avant même de pénétrer dans la galerie, on apercevoit, une construction, qui fait penser à une petite cabane en bois.

En fait il en est de rien, il s'agit d'un modèle, grandeur nature, d'un bureau d'un agent secret de l'étage D (Défense & secret de la TGAD).

L'extérieur est entièrement peint avec une peinture polyuréthane noir destiné à produire des tableaux noirs. Sur cette surface sont dessinées, graffitées, des images simulant des architectures n'ayant rien à voir avec la vraie fonction du bureau. Dans la fiction il s'agit d'un surface destinée à agrémenter et à modifier l'espace autour des cabanes. On pourrait imaginer des messages laissés pour le personnel, ou les agents. Mais également pour la décoration et l'agrément de cet étage, par nature oppressant. Vers Noël des rennes et le père Noël et un décor enneigé font leur apparition.

Mais il n'est pas interdit non plus d'inscrire les actions et l'histoire de la TGAD. Ainsi peut on expliquer l'image dessinée à l'ouverture de l'exposition ; un rappel du "Centre d'Information" à l'entrée du kibboutz "Ein Harod" . Il s'agit d'un "shrif", maison en bois, construit au tout début par les premiers habitants du Kibboutz. Des constructions en voie de disparition, rappelant la culture Est Européenne des premiers kibboutzniks. Et ce n'est pas innocent de constater que la TGAD et son auteur Niek, "kibboutzniek", se sont attaqués à la nostalgie, la mémoire et la fin d'une histoire. Mais qui de vous peut lire, voir décortiquer les subtilités, du propos. Encore de l'Art Conceptuel tiré par les cheveux. Soit disant l'art pour les élites. Rassurez vous, ils ne sont pas plus que deux qui tiennent encore le fil de cette histoire. Il fallait arrêter pour pouvoir résumer. Et, si vous faites parties de ceux ayant lu cette histoire du début jusqu'ici vous tenez déjà un bon bout.

Il n'empêche que si on émet l'hypothèse qu'on ignore tout de la fiction, du contexte et de l'inscription de l'œuvre, il y a plein de chose à voir. Primo la transformation d'un lieu, à l'aide d'un bricolage avec des moyens très légers, fait apparaître un autre univers. Du jamais vu, voila l'art. Deuxio plein de sculptures s'offrent aux jeux des spectateurs.

Faut il insister sur la forme la composition et d'autres aspects de la sculptures contemporaines. Non, vous aimez ou vous détestez, ça vous laisse de marbre ( tenez vous avez vu la cagette en travertin de Tivoli ?). Tertio un panoplie de dessins s'offrent au regard. Le Très Grand Dessin, cette fois-ci exposé en faux plafond

Bien sûr pour une contemplation en bonne et dûe forme il aurait fallu l'accrocher au mur, pour que vous en saisissiez les qualités. Un magnifique dessin à la craie d'écolier orne le mur du bureau

souvenir de Pougues les Eaux et les travaux de la TGAD étage "e" (anarchie) hors les murs. Mais comment prendre ce dessin archi-académique, comme un clin d'œil, vers quoi ? Non prenez-le pour ce qu'il est. Il n'est pas fixé, et les couleurs ne sont pas stables. Eh oui, c'est là entre autre la radicalité de la TGAD. Vous avez cette impression que le monde se donne à voir sans encombre, on vous félicite, continuez à regarder TF1, débitez vos conneries et opinions toutes faites au comptoir du bistro , entre amis. La TGAD s'en branle et vous a annoncer, dès la page d'accueil, elle radicalise son propos. Pour nous rien n'est fixé et surtout pas les dessins. Pour saisir le monde, il faut être dans le secret. Pouvoir ouvrir la porte de la cabane et constater de quoi est faite la vie et le travail d'un agent secret. Parce que, comme beaucoup de visiteurs de l'expo vous avez pensé que ce travail tourne autour de la frustation de ne pas pouvoir entrer, de ne pas pouvoir voir, qu'il s'agissait d'un énième tentative de faire sentir l'impossibilité de pénétrer la réalité. Il n'en est rien ; il s'agit de la résistance, une résistance de rien du tout. Aucun objet, ni dessin ne résiste au tentative de pénétrer. Vous n'avez pas besoin de la force de l'ouragan Mitch pour tout balayer.

La preuve en est donnée : un clic plus loin et hop vous allez pouvoir pénétrer l'intérieur du bureau, mais n'auriez pas l'illusion de découvrir quelque secret que ce soit. Juste que vous êtes parmi les quelques privilégiés ayant vu l'agencement, assez intelligemment fait du bureau d'un agent secret de l'étage D de la TGAD.

Voici dedans, l'acte de pénétration, moquette bleu électrique, housse de chiotte, en état de marche, en Skaï doré, un moniteur vidéo incorporé au mur, diffusant des interviews ( de qui et de quoi parle-t-on ? peut-on percer le secret ? ), trois mini-tables mises ensemble forment un lit potentiel, un placard fait office de rangement de cassettes vidéo, un duvet rose. Un pistolet-arrosoir pend au dessus pour la toilette. Dans l'angle à gauche du WC-siège se trouve la bouche d'extraction d'air en état de fonctionnement. Un agent de l'administration de l'administration a le droit de cultiver son cancer des poumons ou de transpirer sans entrave.
Si non, nous constatons quelques câbles et multi-prises électriques.

Beau ce n'est pas le mot, efficace un terme exagéré, plutôt juste ce qu'il faut pour dépenser d'argent publique sans faire râler le populace sur les dépenses inopinées.
Fallait-il tant d'effort, pour empêcher de voir ceci et de frustrer le public de la galerie ?
Certainement pas. Ce qu'il faut savoir c'est que la TGAD diffuse des bandes vidéos sur laquelle sont enregistrés des gens (hommes et femmes) qui parlent de leurs œuvres avec toujours le même interlocuteur, l'auteur de ces lignes.

D'accord sur le principe d'un interview enregistré dans la salle de réunion (le troisième prototype) dans le jardin de la Villa Médicis à Rome en 1996, ils n'ont aucunement accordés les droits de diffusions de leurs propos.
La TGAD et son étage D n'ont pas besoin de leur opinion, ni de leur accord pour diffuser en secret les mots et pensés de ces invités.
Et vous malgré l'apparente franchise vous ne savez toujours pas qui parle dans le poste. Probablement vous vous en foutez ... et vous avez raison ; Il n'y a que l'essentiel qui compte dans la vie alors pourquoi fouiller dans la vie des autres. D'autant plus quand on ne parle pas de sexe, ni d'autrui, mais de l'acte de création. L'agent secret et son institution sait qu'il faut décortiquer, analyser les paroles de liberté pour les circonscrire pour mieux les interdire, les manipuler, les censurer pour les tuer ainsi que leurs auteurs.

Le Front National (maudit soit celui qui clique !) s'attaque à la noösphère, parce qu'il faut tuer les idées avant d'attaquer la liberté. Les intégristes de tout bord s'attaquent d'abord à ceux qui réfléchissent et parlent. Parce que ceux qui débitent les conneries au comptoir et les abrutis de la télé sont déjà du bon côté de la ligne.
Vous avez toujours crus que les poètes, les artistes, les auteurs, enfin bref les créateurs contemporains étaient tellement peu influents, tellement peu puissants, tellement insignifianst, qu'on les laisserait tranquilles, parce que sinon quel gaspillage en actes et en paroles politiques.
Détrompez vous, Millon, Soisson, Blanc et la peste brune blanc rouge, s'intéresse de près des travaux de l'étage D. Dès que possible ils monteront des cabanes tout à fait semblables au prototype exposé ici. Il dessineront la liberté en bleu blanc rouge sur la façade, mais on entendra des cris dans le souffle de l'extracteur pendant les pauses du discours politique diffusé à la télé, le sang giclera sur les murs, le pistolet arroseur tentera de nettoyer les taches les plus incrustées, la cuvette des toilette diffusera les dernieres pensées des noyés. Ils rangeront leurs outils de bourreau dans le placard. Ils se laveront les mains dans l'évier, ils mangeront une feuille de menthe, pour enlever leur mauvaise haleine, pour pouvoir abuser de la femme de ménage qui parce qu'elle est sans- papier se taira de toute façon.

Donc vous avez toujours cette envie de percer les secrets?
Vous aimeriez être du côté de la Défense?
Faites vous connaître et inscrivez vous sur la liste de diffusion : Travailleurs/travailleuse de la TGAD et peut-être après de nombreux échanges électroniques on vous permettra de connaître les mots des autres, d'organiser la résistance.

Encore quelques mots avant qu'il ne soit trop tard ; la TGAD s'arrêtera surtout parce que la démocratie (dans ces actes opératoires) doit être mise en veilleuse pendant quelques années. Il va falloir avancer à visage découvert, dans l'illégalité de la Défense et du Secret. Et même ce site et tout ce que vous avez pu voir et lire ne devrait constituer que la partie visible, la décoration de la boîte, le dessin en craie couleur, la partie immergé a désormais commencé, et fait inévitablement, peut-être grâce à vous, couler le Titanique.

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